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Kultur'elle

30 novembre 2009

Cherche héros pour moins de 11 €

2012away_we_gotwilight

Héros n.m : Celui qui se distingue par son courage face au danger. Par définition, celui ou celle qui tiendra cette promesse devra faire preuve d’exemplarité face aux turpitudes de la vie. Il ou elle affrontera ses craintes, les regardera en face sans passer son chemin. Celui ou celle qui osera porter la distinction suprême n’échappera pas à la vérité, bien au contraire, il la prônera. En flânant dans les salles obscures ces dernières semaines, j’eus l’occasion d’apercevoir l’ombre de héros faussement nommés, cherchant à convaincre des spectateurs, loin d’être dupes, de leurs valeurs et de leur bravoure.  J’y croisai un héros, comprenez personnage principal, fuyant face aux tourments sismiques, tentant vainement d’échapper aux prédictions Mayas sur fond de famille recomposée et d’écrivain maudit.  Je n’y vis ni courage ni danger, seule une succession d’effet spéciaux et d’acteurs fatigués de crapahuter.  Je tentai de trouver dans l’apocalypse 2012 une miette de morale mais restai idiote, le fond de pop corn collé à l’accoudoir de mon siège. C’en était trop. Ma quête ne s’arrêterait pas ici.  Je gardai en tête le plaisir juvénile d’une lecture en quatre tomes promettant bravoure face au danger de l’amour physique, quasi sanguin, le Pattinsonien Twilight, chapitre 2. En deux heures et dix minutes, la tension romanesque lentement dessinée par l’imaginaire de mes lectures fut balayée par un sourire moqueur. Mon héros n’était rien d’autre qu’un post-ado fardé et geignard, trop occupé à garder le cap de sa popularité, la mèche haute et l’allure intimidée.  Celui qui se distinguait par son courage face au danger se trouvait en réalité salle 13, au fond à droite, projeté sur un écran sous dimensionné en plein Colorado 2010. En réalité mon héros n’eût été rien sans son héroïne.

Nichés dans leur caravane mal isolée, Burt et Verona cherchent  joyeusement à poser les « bases » d’une vie qu’ils espèrent moins chaotique, guettant l’arrivée imminente de leur progéniture. Déjantés et follement « normaux », le couple part en voyage initiatique à la recherche d’un nid douillé pour abriter leur futur trio. La peur au ventre, ils affrontent avec courage et sincérité les dangers et les faiblesses de l’avenir, de l’amour et des certitudes. « Away we go » abrite en quelques plans l’héroïsme simple et correct, tant et si bien que les tentatives guimauves postées au box-office peuvent nous entraîner dans un vertigineux fou rire bêta. C’est déjà ça.

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